LE GENERALISTE ET L’INCONTINENCE URINAIRE FEMININE

 

 

                                                                  Dr. COULON  J.M.

 

   L’incontinence urinaire féminine est une pathologie suffisamment fréquente pour que le ministère de la Santé la considère comme un « problème de santé publique ».Le médecin généraliste est le premier confronté à l’incontinence de par sa position privilégiée dans le système de soins et ses contacts avec la patiente et sa famille.Il devra donc écouter,reconnaitre,authentifier le trouble,orienter la démarche thérapeutique et en assurer le suivi.

 

   L’INTERROGATOIRE

 

Celui-ci est fondamental,il permet de préciser le caractère des fuites,les circonstances de survenue.Il permettra d’orienter le diagnostic,d’assurer la prise en charge en ce qui concerne les examens complémentaires et le traitement.

 

L’interrogatoire précisera:

 

     -Le caractère des fuites:

         . la nécessité du port de garnitures

         . la gêne sociale ressentie par la patiente

 


 

 

     -Les antécédents seront précisés:

         .L’âge/ la ménopause

         .Les antécédents gynéco-obstétricaux:

          le nombre de grossesses,le mode des

          accouchements (péridurale?manoeuvres

          instrumentales?épisiotomie ou déchirure

          périnéale?)

         .Le poids de naissance des enfants

         .L’existence de fuites pendant la grossesse

         .Le mode de miction dans le post-partum

          immédiat

         .les antécédents neurologiques

 

 

 

 

Au terme de cet interrogatoire 2 groupes de patientes peuvent être sélectionnées;celles présentant:

 

    1.Pollakiurie

    2.Impériosités,urgence

    3.Fuites avec besoin mictionnel

 

=INSTABILITE VESICALE/URETRALE

 

 

 Les autres seront marquées par une:

 

   1.Absence de pollakiurie

    2.Absence d’urgence

    3.Fuite sans besoin,contemporaine de l’effort

    4.Déclenchement par le rire,la toux,l’éternuement,

      la marche,un effort...

 

=INCONTINENCE URINAIRE D’EFFORT

 

Parfois la pathologie est moins tranchée,associant incontinence urinaire d’effort et instabilité.Nous parlerons alors d’une

 

                          =INCONTINENCE URINAIRE MIXTE.

L’interrogatoire sera complété par un examen clinique indispensable avant d’entreprendre un traitement ou un bilan complémentaire

 

 L’EXAMEN CLINIQUE

 

    Il permettra de:

      .Visualiser le périnée

      .Rechercher un prolapsus

      .Authentifier la fuite(l’examen se fera sur

       une vessie semi-pleine)

      .Pratiquer la manoeuvre de BONNEY

      .Effectuer une étude du tonus des releveurs

      .Un examen neurologique périnéal sera effectué pour ne   pas méconnaître une étiologie dans ce sens(c’est parfois

       le mode de début d’une affection multiloculaire). Ne pas     oublier de pratiquer un examen neurologique général.

 

 

  LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES:

 

  Le bilan urodynamique est indispensable dans :

           . une incontinence urinaire mixte

           . une suspicion de vessie neurologique

           . S’il existe des impériosités

           . Dans le post-partum,si on retrouve en

             dehors des fuites urinaires une

             incontinence anale,une frigidité,des

             anomalies de sensibilité périnéale ou

             vaginale.

           . Avant toute intervention chirurgicale(cure

             de prolapsus,d’incontinence...) pour la

             plupart des auteurs

 

  Il sera pratiqué dans un second temps:

          

           .En cas d’échec de la rééducation prescrite

            de première intention

           .Après 3 ou 4 SEMAINES d’un traitement

            pharmacologique inefficace


  Ces examens s’accompagnent de plus en plus souvent d’explorations neurophysiologiques:(E M G des sphincters,Latence des réflexes périnéaux,Potentiels évoqués)pour rechercher une neuropathie d’étirement,pour orienter la thérapeutique,justifier une prise en charge particulière (rééducative,chirurgicale,pharmacologique).

Les explorations morphologiques(UIV,Cystographie....)ne sont pas systématiques;l’échographie sera pratiquée plus facilement.Le bilan urodynamique vient en complément de l’interrogatoire et de l’examen clinique,il ne peut pas s’y substituer.

 

  LE SUIVI THERAPEUTIQUE

 

  Doit être assuré là encore par le praticien;il doit suivre ces patientes dans tous les cas de figure:après avoir initié un traitement pharmacologique,une rééducation,après une intervention chirurgicale pour en apprécier les résultats à distance.

 

 

   CONCLUSION

 

 Le médecin généraliste possède un rôle privilégié dans le diagnostic et la prise en charge de ces patientes incontinentes.Cela passe par une écoute,puis un interrogatoire soigneux,précis et un examen clinique minutieux.